Le mode d’emploi à Pierre Bénite
Julien Vuillemard est en charge du développement commercial de la ville de Pierre Bénite, commune de 10.000 habitants située à moins de 10 km au sud de Lyon.
A son arrivée en 2016, le marché de producteurs en circuit court (label « Bienvenue à la Ferme »), est quasiment à l’arrêt, avec deux producteurs. Deux ans après, le marché est devenu un des principaux arguments pour l’attractivité de la ville : avec 9 forains producteurs, il atteint sa vitesse de croisière.
Comment est perçu le marché de producteurs aujourd’hui ?
Avec ce marché, la commune retrouve un « esprit village », les gens reviennent en centre-ville. Ils reprennent plaisir à consommer en local, à se retrouver le vendredi soir au marché autour des animations qui sont proposées.
Quelles sont selon vous les principales clefs de son succès ?
Nous avons réussi à attirer progressivement des producteurs, en prouvant qu’il se passait quelque chose en centre-ville, qu’un écosystème se créait. Nous mettons le paquet sur les animations thématisées : les « vendredis sonores » proposés dans le hall et le parvis de la Maison du Peuple, à côté du marché, la ferme itinérante en septembre, qui a bien plu aux parents et aux enfants qui fréquentent l’école à côté, les artistes qui se produisent régulièrement en plein air sur la place …
Le bouche à oreille a fonctionné parmi les producteurs. Ils seront 9 cette année, et nous avons de tout : boucher, producteur de miel, boulanger bio, maraîcher, fromages bio, confitures …
De nombreuses villes souhaitent lancer des marchés de producteurs, mais il est difficile de recruter des forains : sur quelles actions recommandez-vous de concentrer les efforts ?
C’est sur l’image de la ville et le marketing territorial qu’il faut tout miser : anticiper pour qu’il se passer toujours quelque chose, et communiquer de façon volontariste pour faire venir du monde autour de l’identité « le marché de producteurs de Pierre Bénite ».
La clef, c’est vraiment d’attirer les gens : si les clients sont là, les producteurs suivront, car ils fonctionnent beaucoup en réseau. Le boucher, qui est déjà là, fait venir son copain boulanger, qui connaît lui-même quelqu’un … c’est comme ça que cela prend. A contrario, dans les premiers mois nous avions essayé de prospecter directement les forains, et cela n’avait rien donné : il faut d’abord faire la preuve que la clientèle peut venir, et les producteurs suivent.
Crédits photos : ville de Pierre Bénite