Rencontre avec Romain Alaman, associé fondateur de Biltoki
Parmi les nombreux concepts de halles gourmandes qui ont essaimé ces dernières années, très peu ont fait leurs preuves. Un seul émerge comme un modèle durable, pouvant cibler des typologies urbaines très diverses : Biltoki.
Les halles Biltoki ont été aperçues sur des territoires aussi différents qu’Anglet, dans l’agglomération basque, le centre-ville de Dax, ou le nouveau quartier des Bassins à Flot à Bordeaux (face à la nouvelle Cité du Vin). Fil directeur du développement du concept, la « patte » Biltoki pourrait se résumer en quelques mots : passion pour les bons produits et ceux qui les font, volonté sincère de s’ancrer localement pour embarquer commerçants et habitants dans l’aventure, convivialité d’un lieu.
La marque cible aujourd’hui les 15 principales métropoles françaises, ainsi que des centres-villes présentant des opportunités : un emplacement n°1, un lieu en cœur de ville sur lequel se projeter.
Romain Alaman, associé fondateur, est également le meilleur ambassadeur de Biltoki … et force est de constater que ses arguments font mouche.
Quels sont les principaux ingrédients du succès du modèle Biltoki auprès des commerçants ?
La différence de Biltoki, c’est de créer un lieu qui fédère des artisans commerçants autour d’un bien commun. Notre rôle, c’est de développer et faire rayonner ce lieu au sein de son territoire, en ayant toujours en tête les intérêts de ses commerçants.
Notre modèle convainc les artisans locaux pour deux raisons principales. D’abord, si nous leur louons l’emplacement, ils restent propriétaires de leur fonds de commerce : ils récoltent les fruits de leur travail sur le long terme, et peuvent envisager de se constituer un patrimoine. Ensuite, nous sommes comme eux : nous gardons en exploitation le « Café des Halles », la brasserie centrale de Biltoki. Ils savent que nous sommes à leurs côtés, nous partageons les mêmes intérêts.
Ces deux raisons expliquent que sur un projet de halle, nous avons 3 à 5 fois plus de demandes d’artisans commerçants que de capacités d’accueil.
Qu’est-ce qui attire les clients ?
Une promesse fondamentale, que nous respectons à la lettre : proposer d’excellents produits locaux, dans un lieu convivial.
Biltoki propose avant tout de la convivialité : nos lieux font la différence car ce sont des lieux de vie, avec un supplément d’âme, qui participent de l’expérience que l’on s’attend à trouver dans un centre-ville.
Et nous sommes irréprochables sur nos produits : dans chaque halle, nous garantissons à nos clients qu’ils trouveront les meilleurs produits de la région. C’est très concret : quand on va dans une halle Biltoki, on est sûr de trouver les 100 produits phares de la région.
Peux-tu en dire plus sur l’expérience participative qui a été un des axes forts du projet d’Anglet ?
Nous souhaitions dès le départ que les gens, habitants comme futurs commerçants, s’approprient le projet.
Nous avons donc créé une société participative qui proposait de prendre des parts dans les murs de la halle, dont nous étions également les promoteurs. Les tickets d’entrée étaient accessibles pour des particuliers qui souhaitaient épargner sans forcément se tourner vers le livret A : quelques milliers d’euros, pour une rentabilité bien supérieure de 5 à 7%.
L’idée, c’était d’être compétitifs en tant que produit d’investissement, tout en proposant à chacun d’être propriétaire d’un lieu qu’il fréquenterait régulièrement, en tant que client ou commerçant. C’était aussi de mélanger entreprises locales et habitants dans un projet commun.
Au final, le dispositif nous a permis de lever 2,4 millions d’euros en 6 mois, pour acquérir les Halles d’Anglet … et je pense que les personnes qui ont participé à l’aventure ne le regrettent pas, en tant qu’investisseurs, commerçants ou clients !
En 2018, Biltoki ouvrira en centre-ville de Mont-de-Marsan, ainsi qu’à Talence. Gageons que le concept va rapidement essaimer au-delà de son sud-ouest natal, tant il a su capter l’air du temps, et donner envie d’en être !
Crédits photos : Biltoki