Le retour d’expérience de la librairie « La Marelle », installée à Beauvais depuis fin 2016
Elise Inglard a fait le pari de revenir dans sa ville natale de Beauvais, pour ouvrir une librairie jeunesse à côté de la fameuse place Jeanne Hachette.
Son commerce propose tout ce que les GAFA ne pourront jamais donner : une vitrine ouverte qui illumine la ville, un accueil discret et chaleureux, et, lorsque le client est perdu, des conseils pointus qui font mouche. Impossible de repartir les mains vides, quand on a des enfants dans son entourage …
La Marelle est au départ un beau pari : après un an d’activité, quel bilan tirez-vous ?
Après un an, le challenge reste entier mais je suis vraiment ravie de cette première année : des liens se tissent, chaque jour, avec la clientèle mais aussi avec des associations et des collectivités. Cela permet de maintenir un équilibre économique – encore fragile – et d’enraciner, pas à pas, la librairie sur un territoire.
Peut-on vivre en tant que libraire, dans une ville comme Beauvais ?
Je l’espère car c’est le pari entrepris ! Je crois que chaque ville a besoin d’une librairie pour animer son territoire. C’est un lieu d’échanges, de rencontres et de curiosités, avec un assortiment riche et varié, propice à la découverte, à l’évasion et à la promenade. C’est un incroyable lieu pour susciter des étonnements. Un projet de librairie s’inscrit dans la durée et le temps est un précieux allié pour fidéliser et se faire connaître. Alors, oui, tous les espoirs sont permis pour m’ancrer dans une ville de 55.000 habitants.
Quelles sont les principales conditions de succès pour implanter un commerce tel que le vôtre ?
Je l’ignore ! Je crois que chaque porteur de projet, chaque libraire, va à sa manière, chercher les ingrédients indispensables à la réussite de son implantation, en fonction de ses affinités. Les animations, telles rencontres-dédicaces, ateliers créatifs, conférences me semblent essentielles pour faire vivre la librairie et créer un lieu vivant et chaleureux. Les mises en réseaux sont également très favorables pour ouvrir la librairie vers l’extérieur et tisser de nouveaux liens. Un petit loyer est incontournable aussi. Il est nécessaire bien évidemment d’offrir un accueil et des conseils sur mesure pour contrer la concurrence d’Internet. Et puis, il s’agit surtout d’avoir la foi.
Si une ville souhaite faire venir un libraire porteur de projet tel que vous, quels sont les réseaux auxquels elle peut s’adresser ?
Chaque porteur de projet va emprunter un chemin singulier, tissé de rencontres avec des institutions, des associations, des conseillers. Cela forme une constellation de soutiens. Pour ma part, de nombreuses personnes et institutions m’ont accompagnée, qu’il s’agisse d’organismes publics (Picardie Active, Initiative Oise Ouest, CCI …), d’associations (l’association des libraires indépendants Hauts-de-France, l’association des commerçants de Beauvais …), ou d’institutions privées (le Crédit Agricole).
Quels sont vos trois livres coup de cœur, tous publics jeunesse confondus ?
« La Petite encyclopédie illustrée des animaux les plus étonnants », Maja Säfström, Rue du monde, 16.80 €
Saviez-vous qu’une pieuvre possède trois cœurs ? Qu’une autruche ne peut pas marcher à reculons ? Voilà une encyclopédie qui répondra à toutes les questions posées par les enfants sur les animaux, la biodiversité et les espèces menacées. Un petit format aussi beau que malin, à mettre entre les mains des petits curieux ! De 5 à 105 ans !
« Les Optimistes meurent en premier », Susin Nielsen, Hélium, 14.90 €
Suite à un drame familial, Pétula a développé de nombreuses phobies. C’est grâce à Jacob, rencontré dans un atelier d’art thérapie au lycée, que l’héroïne se sent revivre…
Susin Nielsen réussit à nous parler avec tact et humour, de la culpabilité mais aussi de résilience.
Roman magnifiquement mené pour les lecteurs de 13 à 90 ans !
« Doux rêveurs », Isabelle Simler, Editions courtes et longues, 22 €
Chaque nouvel album d’Isabelle Simler est un étonnement et son nouveau livre est, une nouvelle fois, une merveille ! L’album est construit autour de doubles pages, avec d’un côté un animal en train de dormir et de l’autre un plan rapproché sur son visage. Le texte, à l’écriture poétique, ponctue les songes de chaque animal et nous berce délicatement.
Une expérience esthétique pour les tout-petits et tous les amateurs de sieste ! De 3 à 103 ans.
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Crédits photos : La Marelle